Octobre 2024 – Sur les routes de Californie, de la montagne au désert

Au départ de San Francisco, je prends la direction de Trucklee et de la Sierra Nevada.

La Sierra Nevada est une chaîne de montagne située entre la vallée centrale de la Californie et l’État du Nevada. Cette zone a été majeure dans la ruée vers l’or en Californie au 19ème siècle (Source : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Sierra_Nevada).

Sierra Nevada

Après plusieurs semaines à pédaler le long de la côte, il faut me réhabituer à l’altitude. Trucklee est situé à 1 875 m d’altitude. A proximité de la ville, je découvre le lac Tahoe.

Pour la première fois, je passe dans une zone où l’on brûle en préventif des zones de forêt. La Californie, comme l’ensemble de l’ouest nord américain, est confrontée chaque année à des “super” feux.

Non seulement il faut me réhabituer à l’altitude mais également au dénivelé important. Et comme je vais bientôt le découvrir, les routes parcourant cette chaîne de montagnes ne “restent” pas en altitude. L’ascenseur est fréquent entre la vallée et les sommets…

A l’ouest, le dénivelé est progressif. La vallée est aride mais au-dessus de 1000 mètres la végétation et les arbres apparaissent. A l’est, le dénivelé est très important. Les hauts plateaux sont désertiques et la végétation quasiment inexistante. Mon premier col majeur est celui de Monitor. Il marque le passage entre l’ouest et l’est de la chaîne.

Vue côté ouest :

Vue côté est :

J’aperçois pour la première fois en arrière plan les montagnes du Parc National Yosemite.

La route numéro 120 que j’emprunte, permet d’accéder par l’entrée est du parc. Elle passe par le col de Tioga à 3031 mètres. Il est encore trop tôt dans la saison pour que celui-ci soit fermé à cause de la neige.

Sinon je ne pensais pas que l’on pouvait construire des routes avec un dénivelé de 26%. Pas mécontent de ne pas passer par là…

Bodie

La ruée vers l’or est une part importante de l’histoire de la Californie. J’ai eu l’occasion de visiter la ville maintenant fantôme de Bodie.

En 1859 W.S. Bodey découvre de l’or et donne son nom à un camp minier. En 1876 la Standard Company découvre un filon exploitable et le camp minier devient une ville. Elle est nommée Bodie. En 1880 la ville atteint une population de 10.000 habitants ce qui en fait la deuxième ville de Californie. L’année 1881 marque le déclin. Le filon diminua et l’entreprise fit faillite. Les habitants sont alors partis pour des zones plus lucratives. En 1886 la population avait diminué jusqu’à 1500 habitants. Six ans plus tard, un feu dévasta la ville. Cependant la découverte d’une nouvelle technique d’exploitation et l’arrivée de l’électricité permit de relancer l’activité. Mais en 1932 de nouveau un feu ravagea la ville. Dans les années 1940 Bodie devint une ville fantôme et en 1962 les bâtiments toujours existants devinrent un parc historique national. En 1988 une compagnie canadienne proposa de rouvrir la mine mais cette fois ci de l’exploiter à ciel ouvert. L’ambiance et les bâtiments de la ville fantôme étaient compromis et cela a donc été refusé. En 1994 la législation de Californie retira le droit de faire une nouvelle réclamation d’exploitation de minerais sur le district de Bodie. La réclamation en cours par la compagnie canadienne a été rachetée par le parc de Californie. (Sources : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bodie_(Californie)https://www.parks.ca.gov/?page_id=509)

Parc National du Yosemite

Après Bodie, je décide d’aller visiter le Parc National du Yosemite. Il me faut donc traverser une nouvelle fois la Sierra Nevada mais cette fois-ci d’est en ouest. Pour cela j’emprunte le col de Tioga.

Je dors juste en dessous du col au lac Tioga.

Le col est à 3031 mètres donc la nuit la température chute en-dessous de zéro. N’ayant pas de thermomètre, je n’ai pas pu savoir à combien précisément mais mon eau était gelée !

J’étais très content ce matin-là de me préparer un café bien chaud !

Le col marque l’entrée officielle dans le parc. Très heureux de découvrir ce parc mythique !

Le Yosemite est devenu un parc national en 1890. Il est réputé pour ses chutes d’eau et ses montagnes granitiques. Malheureusement je ne suis pas venu au bon moment pour voir les chutes d’eau… Il est devenu patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984 (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Parc_national_de_Yosemite).

Au Canada j’ai rencontré Zbynek un cycliste de République Tchèque. Nos chemins ne prenaient alors pas la même direction. On s’est recroisé par hasard dans le village Yosemite Valley. Cette fois-ci nous allons tous les deux vers le sud et souhaitons suivre la Sierra Nevada. C’est donc naturellement que nous continuons ensemble. 

Parc National du Séquoia

Après le Parc National du Yosemite, direction un autre grand parc national : le Séquoia. Mais avant cela bien sûr, retour dans la vallée. Car la montagne sans dénivelé, ce n’est pas marrant ! Il y a une différence de température flagrante en-dessous de 1000 mètres d’altitude.

Le climat est plus chaud et également très aride.

Et comme toujours après la descente… la montée. Ou l’inverse !

Mais au bout de la montée, une belle récompense : le coucher de soleil au sommet en valait le coup.

J’avais l’impression d’être au milieu de nul part. Mais la nuit, toutes les lumières de la vallée me rappellent que de nombreuses personnes vivent dans cette région.

De nouveau en altitude le climat est plus propice à la végétation et je découvre alors les séquoia géants.

La zone devient un parc national en 1890. Il est reconnu en 1976 par l’UNESCO (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Parc_national_de_Sequoia).

Et… ce fut l’occasion pour un peu de bricolage maison. Toujours sur le porte bagage avant.

Merci le piquet de tente !

Désert de Mojave

Par la suite, j’ai traversé le désert de Mojave. Ou plutôt une toute petite partie de cette immense région d’environ 40 000 km².

Mais avant d’y arriver je suis passé par des champs de culture d’oranges et d’olives. Ces zones sont arrosées. Je passe alors d’un climat chaud et sec à une zone humide. Pendant quelques kilomètres, j’ai la sensation d’être de retour en bord d’océan. Avec la brise en moins malheureusement.

Après les montagnes Tehachapi, encore une chaîne de montagnes, me voici dans le début du désert de Mojave. C’est pour moi l’occasion de voir pour la première fois des cactus Joshua.

Le désert c’est aussi le retour aux chemins de sable. Un véritable plaisir (ou pas !) de rouler et de retrouver la sensation de gravir un col mais sur du plat… enfin le vélo roule mais moi je me retrouve à le pousser !

C’était ma première expérience dans un désert, une expérience unique qui permet de découvrir l’Amérique de l’Ouest et d’imaginer sa conquête et la recherche de l’or. Mais après deux jours de trafic, sable et chaleur, nous décidons de retourner dans la fraîcheur et les routes plus praticables des montagnes…

Montagnes San Bernadino

Je ne souhaitais pas traverser Los Angeles. Le grand Los Angeles forme une mégalopole de plus de 18,7 millions d’habitants en 2015… Les montagnes de San Bernadino permettent donc de contourner Los Angeles et sa banlieue. Elles permettent également de prendre de l’altitude et de sortir du désert.

En arrivant au sommet de la chaîne, j’aperçois San Bernadino. La ville s’étend à perte de vue jusqu’à Los Angeles et l’océan Pacifique.

Une partie de ces montagnes ont été touchées par un feu de forêt récemment. On peut apercevoir sur la droite une zone verte qui marque la limite où le feu s’est arrêté.

Ces dernières semaines, j’ai été régulièrement confronté à des paysages de zones brûlées. Ces photos ne sont qu’un exemple parmi de nombreux autres.

Montagnes San Jacinto

Avant l’arrivée à San Diego une dernière chaîne de montagnes m’attend : San Jacinto.

Les paysages ont changé depuis le Parc National de Séquoia. Les montagnes sont moins hautes et la végétation plus limitée.

Je ne sais toujours pas si je préfère le dénivelé important de la Sierra Nevada ou un dénivelé plus graduel comme ce que j’ai connu au Canada. En tout cas en Californie, je trouve des routes de montagne en lacet.

En me rapprochant du sud de l’État, le trafic s’est intensifié. Cela s’explique peut-être par la proximité de Los Angeles et d’autres grandes villes. Je n’ai emprunté que des axes secondaires mais la différence est flagrante.

A une centaine de kilomètres de Los Angeles, je suis passé au-dessus de l’autoroute numéro 15. Elle relie Los Angeles à Las Vegas. C’est donc un axe majeur. Je ne l’ai pas emprunté mais cela donne une idée de la densité du trafic dans cette zone.

Avant de démarrer cette étape américaine, beaucoup de personnes m’avaient averti qu’il pouvait être (pour une question de sécurité) préférable de rouler sur les axes principaux avec des bas-côtés importants, plutôt que les axes secondaires souvent sans aucun bas-côtés. Venant d’Europe, ce raisonnement me paraissait étrange. Mais je l’ai vite compris.

Rouler sur l’autoroute n’était pas ce que je souhaitais. Mais il est vrai que sur les dernières semaines, la densité du trafic sur les axes secondaires a rendu certaines journées moins agréables. Mes deux objets alors les plus importants étaient mon gilet jaune et ma lumiere arrière en mode flash !

Heureusement la majorité des automobilistes rencontrés ont été courtois et prévoyants.

L’eau a également été une préoccupation quotidienne voire une obsession quand par malheur je n’en avais plus. Il était moins simple que sur la côte de trouver des points où se ravitailler. Mes deux gourdes n’étaient pas suffisantes. Les casernes de pompiers m’ont sauvé la mise plus d’une fois ! Et j’ai finalement terminé par rouler avec quatre litres d’eau.

San Diego

Après plusieurs semaines, me voilà à San Diego. Destination finale de ma découverte de la côte ouest des États-Unis d’Amérique.

Merci à Gabriel pour son accueil et la visite guidée de la ville pendant quelques jours.

San Diego est une ville avec de multiples visages. Son histoire est très liée à celle du Mexique. La Californie a fait partie de l’empire du Mexique jusqu’en 1848.

La ville a un lien très fort avec la marine des USA. La majorité de leurs installations sont aujourd’hui localisées à San Diego. C’est la plus importante source de revenu et créatrice d’activité pour la ville.

Et San Diego sera la ville où j’ai changé de porte bagage avant. Il était temps !

Avant de clore ce chapitre aux Etats-Unis d’Amérique, petit retour historique sur la Californie dont finalement l’histoire est très récente (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Californie).

Les premières explorations européennes en Californie commencent au 16ème siècle. Le territoire est alors intégré à la nouvelle Espagne puis au Mexique indépendant en 1821. La république de Californie déclare son indépendance suite à la guerre americano-mexicaine le 14 juin 1846. Le 9 septembre 1850 elle adhère aux États-Unis d’Amérique. Avec la ruée vers l’or elle devient le symbole du “rêve américain”.

Aujourd’hui la Californie avec 39 millions d’habitants en 2023 est l’État le plus peuplé des États-Unis d’Amérique. C’est également la première économie du pays. Son atout majeur : l’innovation. L’agriculture, la haute technologie, les complexes militaires, le tourisme et le commerce extérieur avec ses 3 ports majeurs sont les piliers de sont économies.

Cette expérience californienne a été très riche et variée. De l’océan au désert en passant par les montagnes. Si vous voulez voir la carte du parcours, rendez-vous sur le blog de l’aventure : https://www.lapetitedynamo.com/#parcours

Place maintenant au Mexique !

One thought on “Octobre 2024 – Sur les routes de Californie, de la montagne au désert

  • Jany xavière BALAIDIER

    Toujours aussi sublime ce périple Xavier. Merci de nosu partager cela avec ces photos magnifiques. Je fais suivre à des amis…
    Bonne suite.

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