Juillet 2024 – Des Rocheuses canadiennes à la côte Pacifique 

Après la découverte de l’Islande, me voilà arrivé au Canada avec comme point de départ : Calgary. Cette ville est située dans la province de l’Alberta dans l’ouest du Canada. Mon objectif est de rallier Vancouver sur la Côte Pacifique, dans la province de Colombie Britannique.

Le Canada est constitué de dix provinces et de trois territoires. De nombreuses nations amérindiennes habitent en Alberta. Les terres qui composent la province, ont été acquises par le gouvernement du Dominion en 1870. En 1905 la loi sur l’Alberta entre en vigueur et elle devient une province du Canada. Elle est la sixième plus grande subdivision du pays avec une superficie environ égale à la France. La population est majoritairement concentrée dans les villes d’Edmonton et de Calgary. Elle est bordée à l’ouest par la Colombie Britannique et le Saskatchewan à l’est. L’économie repose principalement sur l’industrie pétrolière et gazière, le bétail et l’agriculture. Elle fournit 70 % du pétrole et du gaz naturel exploités au Canada. En 2018 sa production d’hydrocarbures représente 15 % du PIB du pays. (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Alberta)

En arrivant à Calgary deux possibilités s’offrent à moi : partir vers l’est pour découvrir les prairies canadiennes ou aller vers l’ouest et ses célèbres Rocheuses. Je choisis la deuxième option vers les Rocheuses et la Colombie Britannique.

Qui dit Ouest canadien et Rocheuses, dit aussi animaux sauvages et bien sûr… les ours. A mon arrivée, je commence donc par acheter les équipements préconisés, à savoir une bombe à poivre et une clochette. La clochette, c’est pour faire du bruit et prévenir que j’arrive. Faire du bruit est la meilleure approche pour les éviter et se protéger !

La différence majeure pour se déplacer entre l’Europe, que j’ai connu, et le Canada, est la densité du réseau routier. Les options pour définir un itinéraire sont limitées. Il me faut donc régulièrement emprunter des axes majeurs et utiliser les bas-côtés. Heureusement ils sont larges et en général en bon état.

Après avoir décidé d’aller vers l’ouest, il me faut étudier un peu plus en détail l’itinéraire. Différentes options sont possibles :

  • La route transcanadienne numéro 1. Elle traverse les dix provinces du pays. C’est un axe majeur très fréquenté.
  • Aller vers le sud et longer la frontière avec les USA.

Je privilégie la deuxième option en espérant un trafic moins important. De nombreuses personnes m’ont également indiqué des options pour éviter l’axe principal. Cet itinéraire me permet de traverser une superbe nature et également de découvrir l’histoire de cette partie ouest du Canada.

Le parc national de Banff (Alberta)

Après ma première journée de vélo, j’arrive à l’entrée du parc national de Banff. Depuis 1985 il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le début donc des Rocheuses et le même jour… les premiers ours.

La région du Kootenay (Colombie Britannique)

Afin de me diriger vers le sud, j’emprunte ensuite la route 93. Elle m’amène dans la région du Kootenay en Colombie Britannique.

La Colombie Britannique est composée de plusieurs régions. (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Colombie-Britannique#/media/Fichier%3ABC_regions_map_(fr).png)

La première colonie britannique fut établie sur l’île de Vancouver en 1843. Une colonie a ensuite été fondée sur la partie continentale en 1858. En 1864 l’île de Vancouver est annexée à la partie continentale et Victoria est désignée comme la capitale. En 1871 la Colombie Britannique rejoint le Dominion du Canada. Une des promesses alors, est la construction d’une ligne de chemin de fer reliant la côte Pacifique aux provinces de l’est.

L’économie repose aujourd’hui principalement sur l’exploitation des forêts, des mines, le cinéma et le tourisme. Les vallées Fraser et Okanagan offrent également un climat propice à l’agriculture. (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Colombie-Britannique)

La traversée de la province est donc un voyage dans cette histoire. C’est une terre peuplée depuis des milliers d’années par les premières nations. Avec l’arrivée des européens commence l’exploitation des ressources naturelles et dans son sillage la création de villes, de routes, de voies ferrées…

La traversée du Kootenay m’a amené à Kimberley. En 1892 on découvre dans la région des gisements de plomb. De nombreux villages miniers apparaissent alors. La ville est créée en 1896. La mine Sullivan, située à proximité de Kimberley, fut l’une des plus grandes mines de plomb et de zinc mondiale. Elle a fermé en 2001. (Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Kimberley_(Colombie-Britannique)

En continuant vers le sud, j’arrive à Cranbrook. C’est à cet endroit que je prends la direction de l’ouest par la route numéro 3. Après seulement quelques centaines de mètres, le trafic y est si important que le soir même, j’étudie d’autres alternatives possibles. A partir de Creston, je repars donc vers le nord pour rouler sur une plus petite route. Je longe alors le lac Kootenay.

Rien de mieux que d’aller se baigner après une journée vélo sous le soleil !

Après le lac, la rivière Kootenay m’amène vers la ville de Nelson. Elle a été créée en 1897 suite à la découverte de cuivre et d’argent. Cela marque également le développement du chemin de fer dans la région.

Les chemins de fer Columbia and Western Rail et Kettle Valley Rail (KVR)

De nombreuses villes que j’ai traversées, ont donc un passé minier. Les lignes de chemin de fer permettaient de les rendre plus accessibles et d’affirmer le contrôle du Canada sur la zone.

A partir de Castlegar jusqu’à Midway, il est possible de suivre le Columbia and Western Rail. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui a été reconvertie en chemin récréatif.

Je commence à suivre le chemin de fer à Christina Lake. Avant cela, j’emprunte la route numéro 3 et le col de Bonanza.

La montée est longue, très longue… mais la vue en vaut le coup ! Cependant la photo ne montre pas les moucherons et les moustiques qui apparaissent dès que le vent disparaît.

Avant de continuer la découverte de la province sur ses anciennes lignes de chemin de fer, il me faut faire quelques ajustements sur mon vélo. Le changement des pneus s’impose. Ils sont plus adaptés aux chemins caillouteux. Merci John d’avoir trouvé les perles rares au fond de ton garage !

La ville de Midway marque la limite entre les deux lignes de chemin de fer : Colombia and Western Rail et le Kettle Valley Rail (KVR). De Midway à Hope, le KVR a permis autrefois de faire le lien entre l’intérieur de la province et la côte. Cette ligne a ouvert en 1915. Le dernier train a circulé en 1989 avec les premières portions abandonnées en 1961 (Source : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Kettle_Valley_Railway).

La région de l’Okanagan (Colombie Britannique)

Je vais suivre le KVR jusqu’à Princeton. Il m’amène à la découverte de vieux ponts en bois, de tunnels et de la vallée de l’Okanagan très riche en agriculture.

Je m’arrête un soir à Kelowna. Le point culminant du KVR est situé à proximité. La vue sur la ville et la vallée sont magnifiques. Mais avec 850 mètres de dénivelé positif entre la ville et le chemin, je préfère ne pas penser au lendemain matin et au démarrage en côte !

Une fois arrivé à Princeton, je dois reprendre la route numéro 3. La section du KVR entre Princeton et Hope a subi des inondations en 2021. Elle n’est aujourd’hui plus praticable.

Le parc provincial de Manning (Colombie Britannique)

Depuis mon départ de Calgary, le beau temps a dominé. Il a même fait extrêmement chaud…

Ma dernière semaine est donc marquée, malheureusement, par une très forte augmentation des feux de forêts.

Un site internet officiel du gouvernement (https://wildfiresituation.nrs.gov.bc.ca/map) permet de connaître la situation en temps réel. On peut également y voir si une zone est en alerte évacuation, si les routes sont ouvertes…

La situation le 19 juillet dans la province de Colombie Britannique est la suivante :

Les points rouges, sur la carte, sont l’ensemble des feux hors de contrôle.

J’ai donc pénétré dans le parc de Manning dans un nuage de fumée. Ce ne fût pas agréable mais cela n’a duré qu’une matinée. C’est malheureusement une réalité chaque année pour de nombreux habitants dans l’ouest de l’Amérique du nord.

L’arrivée dans le parc signifie également mon dernier col. Après 90 kilomètres de montée, j’arrive en haut du col d’Allison. Heureusement le dénivelé n’est pas très important et progressif… Et après la montée, il y a toujours une descente… J’ai donc 60 kilomètres de descente jusqu’à Hope, ville qui marque l’arrivée dans la vallée Fraser.

Fraser (Colombie Britannique)

La traversée des montagnes est désormais terminée et je suis maintenant dans une vallée agricole.

On aperçoit quand même toujours au loin les montagnes !

Finalement, après une première journée forte en émotion dans le parc national de Banff, le nombre total d’ours vus s’élève à… 3. Merci peut-être la clochette !

A la sortie de Hope, Peter, mon compagnon de route de quelques jours, me fait découvrir une galerie, le “Ruby Creek art Gallery”. Le travail de nombreux artistes autochtones y est exposé. On peut y découvrir à travers l’art, l’histoire difficile des pensionnats.

Après plusieurs semaines à travers l’ouest canadien me voilà donc arrivé à Vancouver, heureux de retrouver une ville que je connais bien pour y avoir passé une année il y a quatre ans.

Comme indiqué sur les panneaux d’entrée dans la ville, Vancouver a accueilli les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010.

En hommage aux Jeux olympiques d’été de Paris, la flamme a donc été rallumée pendant toute la durée des Jeux.

A Vancouver je prends le temps de me reposer avant de reprendre la route et d’entamer la descente de la Côte Pacifique.

N.B. : les étapes de cette traversée du Canada se retrouve sur la carte du blog : https://www.lapetitedynamo.com/#parcours

2 thoughts on “Juillet 2024 – Des Rocheuses canadiennes à la côte Pacifique 

  • Balaidier

    Bravo Xavier et merci pour ce magnifique voyage bien documenté. Merci pour les photos superbes. Prends le temps de te reposer aussi. Bonne suite. Bises. Jany

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  • Balaidier

    Bravo et grand merci. Bonne suite. Bises. Jany

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